Blaise Gbaguidi, directeur général des PEP 45, a vécu la crise de l’intérieur. Retour avec lui sur cette période qui restera en mémoire et sur les changements que le virus a imposés à l’organisation.
Tout d’abord, comment les établissements et services ont-ils vécu la première vague ?
Blaise Gbaguidi : Cela n’a pas été simple. Il a fallu adapter l’offre, inventer d’autres formes d’accompagnement, notamment du côté du secteur enfants. Comme partout, nous avons eu plusieurs cas de Covid-19 sans toutefois créer de foyers épidémiques. La MAS La Devinière a été particulièrement touchée mais avec la contribution de l’hôpital d’Orléans et la cellule de crise de l’ARS, les salariés et les résidents ont pu être testés. Les personnes positives sont signalées de manière systématique et un contact est pris pour évaluer la situation avec le médecin référent de la cellule de crise qui nous accompagne.
On sait que la situation a été difficile à vivre pour beaucoup de salariés. Qu’avez-vous fait pour les soutenir ?
B.G. : Une cellule psychologique, pour laquelle la trentaine de psychologues que comptent les PEP 45 s’est mobilisée, a été mise en place afin de proposer un soutien par téléphone, et en présentiel sur le secteur adultes. Cela a aussi bénéficié aux résidents et aux familles. Nous avons également proposé en lien avec la commune de Boigny-sur-Bionne un dispositif de garde pour accueillir les enfants des salariés qui le souhaitaient. Cela s’est fait sous forme de temps de loisirs encadrés par les professionnels du secteur enfants et avec l’appui d’une enseignante de l’Education nationale, 7j/7 sur une amplitude horaire assez souple de 7h à 22h.
Quelles ont été les adaptations majeures durant cette période ?
B.G. : La continuité de l’activité et de l’accompagnement dans le secteur adultes (MAS, ESAT, etc.) n’a pu se faire que parce que des professionnels du secteur enfants et du siège, tous métiers confondus, sont venus en renfort. C’est la première fois qu’un tel niveau de flexibilité dans le travail était demandé au personnel. Dans le secteur enfants des solutions ont par ailleurs été trouvées pour assurer le suivi d’enfants à besoins spécifiques et pour soutenir leur famille.
Lesquelles ?
B.G. : Les apprentissages ont pu continuer en télétravail avec les outils adaptés. Il y a eu beaucoup d’écoute et d’accompagnement à distance. Le numérique nous a donné un bon coup de main ! Les visites à domicile ont permis aux éducateurs de maintenir le lien avec les usagers. Pour se faire, les réseaux sociaux ont également été très utiles. Je pense en particulier aux vidéos de l’IME La Source et de la MAS La Devinière qui ont donné du baume au cœur à tout le monde.
Pour l’avenir, que pensez-vous retenir de ces nouveautés ?
B.G. : Il va nous falloir prendre du recul et attendre que la situation sanitaire s’améliore vraiment. Nous devrons ensuite faire l’analyse de ces coopérations territoriales que nous avons réussi collectivement
à mettre en place pour répondre aux besoins. Les mutualisations pour favoriser le répit des familles en grande difficulté, les accueils de jour et les temps de sortie ou de courts séjours vacances des enfants en difficulté, devront nous inspirer. Je crois que les autorités ne seront pas indifférentes à toutes ces initiatives et regarderont tout cela de près pour donner suite à tous ces changements.